Les techniques manuelles sont au coeur de la prise en charge chiropratique. Elles sont composées de diverses techniques qui ont toutes des effets spécifiques sur les tissus de l’organisme.

Manipulation vertébrale ou ajustement chiropratique mécanique?

La plus connue et la plus utilisée est l’ajustement chiropratique mécanique, une manoeuvre précise et dosée qui délivre une force sur une articulation dans le but d’influencer la fonction du système nerveux. Elle s’associe au fameux « craquement ».

En chiropratique, nous aimons faire la différence entre une manipulation vertébrale, qui est un acte souvent non-spécifique pour utilisé pour libérer une articulation, de l’ajustement chiropratique mécanique qui est utilisé pour corriger une subluxation vertébrale, une zone d’interface dysfonctionnelle entre la mécanique de l’axe central (crâne, colonne vertébrale et bassin) et le système nerveux.

Il existe différentes techniques d’ajustements mécaniques.

Nous utilisons principalement la technique la plus sûre, l’ajustement chiropratique mécanique HVLA. HVLA veut dire « high velocity, low amplitude », ce qui signifie que le mouvement est très rapide avec peut d’amplitude. La manoeuvre est extrêmement précise, dosées et millimétrique.

Elle est en général indolore, à moins que la zone soient enflammée, dans quel cas elle peut être momentanément désagréable. 

La différence entre la manipulation et l’ajustement est que, dans la première, le praticien « force » la mécanique, alors que dans le second, il respecte le statut du corps et l’amène à s’ajuster.

Pourquoi utilisons-nous un ajustement chiropratique mécanique?

Lorsque le chiropraticien ajuste un patient, il crée une stimulation mécanique sur l’articulation ou le disque intervertébral. Cette stimulation active les voies neurologiques de la mécanoréception.

L’activation de la mécanoréception aide à réduire une autre forme de stimulation des voies neurologiques, la nociception, qui est responsable de la transmission de la douleur. 

De nombreuses activités peuvent activer la mécanoréception, comme l’activité physique, les vibrations, le mouvement, les mobilisations ou encore les massages. 

Une articulation possède trois niveaux d’amplitude:

• l’amplitude active
• l’amplitude passive
• l’amplitude paraphysiologique

L’amplitude active active stimule légèremment le système nerveux. Elle est par exemple activée par le mouvement et les vibrations. L’amplitude passive stimule un peu plus. Elle est activée par les massages et les mobilisations. Pourtant, la véritable magie réside dans l’amplitude paraphysiologique, qui ne peut être activée que par des ajustements mécaniques ou des manipulations.

L’amplitude paraphysiologique est une zone millimétrique qui réside au-delà de l’amplitude passive, mais en deçà de la zone de lésion tissulaire de l’articulation. L’art de la stimulation de cette zone par les ajustements demande donc une grande maîtrise et précision. 

Lorsque l’on amène une stimulation dans l’espace paraphysiologique, c’est tout le système nerveux qui s’illumine! Des études par imagerie ont montré que cette stimulation active des voies neurologiques juqu’au cerveau.

L »ajustement n’est-il pas dangereux?

Toute intervention médicale comporte un risque. L’ajustement chiropratique, effectuée par une personne compétente, est une intervention très sûre.

Par exemple, dans le Collège canadien où j’ai suivi ma formation, une étude a été faites pendant 9 ans sur 5 millions « manipulations » (effectuées par des étudiants en formation). Aucune conséquence grave n’a été constatée.

Par contre, le corps peut réagir de manière parfois vive à un ajustement, surtout en début de traitement lorsque les tissus sont complètement enraidis et vérouillés. Vous pouvez éventuellement avoir un peu de douleurs, des courbatures ou de la fatigue.

Bien évidemment, il fait éviter de se faire manipuler par des personnes qui n’ont pas les compétences nécessaires.

La littérature scientifique a document des cas d’effets graves chez certains patients. Le titre des articles attribue ces conséquences à des « manipulations chiropratiques ». Mais lorsque l’on lit les études en détails, on réalise que le praticien était en fait un physiothérapeute, un masseur, un rebouteux, voir même un barbier (dans certains pays, comme l’Inde, les barbiers ont l’habitude de manipuler la nuque de leur client!).

Parce que la chiropratique est la profession qui utilise le plus la « manipulation », on y associe son nom même si elle n’y est pas impliquée.